Il restait un problème majeur à résoudre : la datation des squelettes les plus anciens, ceux qui reposent sur l’argile vierge, à la profondeur moyenne d’environ 3m sous le niveau actuel du sol. Seuls subsistent les ossements les plus robustes, principalement des membres inférieurs. Du crâne, des bras, des côtes, on ne devinait plus que des traces blanchâtres. En l’absence totale de matériel, hormis parfois quelques clous de cercueils, il était très difficile d’estimer l’âge de ces restes. Une analyse au Carbone14 était nécessaire. Des échantillons avaient été prélevés dans ce but, en s’entourant de toutes les précautions nécessaires, afin d’éviter toute pollution, tout contact avec notre environnement. L’échantillon le plus approprié a été envoyé à l’Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA) de Bruxelles. Le 4 avril 2011, nous étions enfin en possession des résultats : l’échantillon est daté entre 980 et 1160 après J.-Ch. , avec 95% de probabilité. En examinant plus attentivement le graphique, on peut penser raisonnablement que les ossements pourraient être situés entre 990 et 1050, donc grosso modo, autour de l’an 1000, c’est-à-dire à la fin du haut Moyen Âge. Nous pouvons être heureusement surpris de tant d’ancienneté pour des ensevelissements éloignés de 25 à 30 mètres de la chapelle antique. Rappelons qu’au 11ème siècle, c’est l’abbaye de Saint-Laurent à Liège qui gère le domaine de Glons. A cette époque, ou un peu plus tôt, la chapelle castrale mérovingienne sera agrandie. Le site est en extension. Compte tenu de la disposition du terrain, nous nous trouvons certainement dans une phase d’extension maximale du cimetière primitif. Ce qui signifie aussi que, plus on se rapprocherait du clocher actuel, donc de l’emplacement présumé de l’oratoire mérovingien, plus les ensevelissements les plus profonds seraient antérieurs à l’an 1000. Tout cela milite en faveur d’une très grande ancienneté du « vieux cimetière » de Glons. Attendons d’autres recherches.
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